Notes et Anectodes
Embrouilles administratives turques : histoire de fou
Vous vous êtes sans doute étonnés de ce long silence de Balthazar mais des évènements inattendus ont un peu perturbé notre fin de séjour en Turquie. Les choses sont heureusement maintenant arrangées.Voilà l'histoire :
Approchant de la fin de nos 3 mois de séjour autorisés en Turquie (la règle pour les ressortissants français est de 3 mois de séjour sur un laps de temps de 6 mois), des ennuis de santé pour Sylvain - ça va beaucoup mieux depuis - nous ont tout d'abord retardés. Divers examens dans 2 hôpitaux turcs ont été réalisés, mais la grande difficulté de communication (même les médecins hautement qualifiés ne parlent pas l'anglais) nous ont finalement décidés à rentrer en France pour obtenir des avis clairs. Nos 3 mois d'autorisation expiraient exactement à notre sortie de Turquie que nous avons quitté le 24 juillet. Cependant nous étions assez confiants et nous pensions que fort des divers examens et avis médicaux et du contrat de Balthazar dûment signé et payé d'avance à la marina (de luxe) Setur de Yalova, nous n'aurions pas de difficultés à obtenir une prolongation de visa au consulat turc à Paris. Que nenni ! Malgré la visite par deux fois - avec l'attente conséquante qui l'accompagne - au consulat turc où l'on nous a bien fait comprendre qu'ils ne pouvaient rien pour nous, la mise en oeuvre de diverses manoeuvres auprès du consulat d'Istanbul ainsi que de la marina de Yalova, nous arrivions au constat inéluctable qu'il nous fallait attendre 3 mois avant de pouvoir retrouver Balthazar, notre maison. Un comble !
La Cappadoce: Oasis de prières au pays des beaux chevaux
Le plateau d'Anatolie est le coeur de la Turquie, un paysage de vastes steppes dominées par des volcans éteints encore enneigés en ce mois de juilllet. Au coeur de l'Anatolie : la Cappadoce: "le pays des beaux chevaux" en persan, dit-on. Un paysage qui évoque donc l'origine du peuple turc, venu à cheval des confins de l'Asie Centrale et sa civilisation nomade. Une riche histoire remontant à l'installation des premiers chrétiens dans ces riches vallées, oasis de fraicheur pour fonder les premières églises et monastères.
Mer Noire, Ô surprise!
Peu de documentation sur le sujet, et nous n'avons pas rencontré de navigateurs pour nous faire une idée de ce qui nous attend. C'est donc l'inconnu. Pourquoi la mer "noire"? Est-ce parce que la mer est noire (par temps couvert, à certains moments la mer de mamara prenait un couleur d'un noir profond), ou est-ce sa réputation de mer mauvaise (orages, houle, vagues difficiles)?
Et bien, notre petite escapade de quelques jours sur la mer noire nous réserve de bonnes surprises!
Passage du Bosphore
Départ aux aurores de l'ile des princes, car nous ne savons pas combien de temps cela va prendre: avec le courant contraire et le vent qui s'annonce contraire lui aussi en début d'après-midi, nous ne savons pas ou nous passerons la nuit.
A 8h nous sommes donc à l'entrée du Bosphore. En tant que passager, nous avions observé la technique des ferries pour la traversée du rail: ne pas traverser tout de suite, serrer la rive asiatique et ne traverser qu'en amont de l'endroit très tourmenté où la corne d'or rejoint le détroit. Une fois le rail passé, serrer la rive européenne où l'on trouve un contre-courant qui nous permet de maintenir une bonne moyenne (4 N). Rien à voir avec le détroit des Dardannelles où nous avions eu quelques passages à O.5 N (à limite du reculon..). Le passage n'est pas de tout repos, surtout pour le capitaine, car il faut respecter scrupuleusement le rail et rester hyper concentré avec le nombre de ferries et de bateaux de toutes catégories et de toutes vitesses qui circulent dans tous les sens, sans compter... les baigneurs le long des rives. Un speed-boat des autorités passe à toute allure. sa vague d'étrave submerge la plage avant, trempant le siesteur qui s'y était installé et arrosant copieusement la cabine avant et le carré par les hublots restés entrouverts.. On aime....
Istanbul, la plus grande ville d'Europe?
Istanbul est déjà la plus grande ville d'Europe... 14 Millions d'habitants, devant Paris et Londres (12 Millions d'habitants). Voila 1 mois que nous sommes arrivés en vue d'Istanbul, dont la visite avec nos différents visiteurs a été entrecoupée de mini croisières en mer de Marmara.
En résumé: pour aborder cette ville moderne, il faut oublier les clichés (Byzance, Constantinople, le grand bazar, l'orient express...) car l'image qui restera, c'est l'urbanisme galopant d'une grande mégapole, qui étend ses banlieues tentaculaires sur tout l'est de la mer de Marmamra. Beaucoup de chantiers sont en cours pour la candidature aux jeux olympiques de 2020 (short-list): restauration des momuments, metro, 3ème grand pont au dessus du Bosphore ...Hélas, lors de notre passage de nombreux musées étaient fermés pour restauration.
Rouge à lèvres des hotesses Turkish Airlines et place Taxsim
Nous rassurons tous ceux qui s'inquiètent de ce qu'ils voient à la télé: Istanbul n'est pas à feu et à sang! Nous sommes comme toujours sidérés de voir comment les journalistes peuvent renvoyer une image totalement déformée de ce qui se passe, et comment certains, incapables de trouver et/ou de traiter un sujet interessant sur leur propre pays, se permettent de faire la une sur des sujets qu'ils ne connaissent pas sur un pays étranger.
Bien sur cela ne veut pas dire qu'il ne se passe rien, ou que ce qui se joue en ce moment n'est pas très important!
Mon nom est Rouge
"Je suis sur le caftan pourpré de Firdawsî, quand à la cour de Ghazna, en présence de Shah Mahmûd, il a cloué le bec aux poètes-courtisans, qui le taxaient de provincial, en complétant une épigramme à la rime impossible, dont on lui fournissait les premiers hémistiches; j'étais sur le carquois de son héros Rustam, quand il suit à la trace son cheval égaré, jusqu'au bout des contrées lointaines; et sur son épée merveilleuse, quand il pourfend par le milieu le fameux démon blanc;... j'y étais, car je suis partout et toujours... je suis encore, je suis toujours sur les somptueux atours de l'exotique concubine du mardi, comme sur le manteau du roi Khosrow, et sur les bannières des assaillants qui prennent une place assiégée; sur les nappes qui drapent les tables des festins, et partout où l'épée, pour la joie des enfants, jaillit au milieu d'une histoire.
Oui, je suis au pinceau des jolis apprentis, qui m'étalent en m'admirant, sur le papier épais de Bukhârâ, sur les tapis indiens, sur les frises des bas reliefs, sur les tuniques des jeunes filles qui se penchent, de leur balcon, au spectacle de la rue, sur les grenades et les fruits des pays fabuleux, sur les fins liserés autour des miniatures, sur les fouillis de fleurs infimes, à peine visibles, où s'est complu l'enlumineur, sur les yeux en cerise confite des images d'oiseaux en sucre, les aurores aux doigts de rose.
J'aime à fleurir de fleurs de sang la scène des champs de bataille; apparaitre sur le caftan d'un grand poète quand il sort en compagnie de beaux jeunes gens, pour une partie de campagne où l'on boira et chantera......"
La langue et l'alphabet turcs
Quelques parchemins pour illustrer l'evolution de l'alphabet et de l'ecriture de la langue turque.
Troie et le détroit des Dardanelles
Lundi 6 Mai: nous sommes sur zone, dans le détroit des Dardanelles, à Canakkale.
Ce détroit est resté célèbre pour la bataille qui s'y est déroulée pendant la 2ème guerre mondiale (1915). Le long des 2 rives européenne et asiatique se succèdent les cimetières militaires et les mémoriaux. Cette victoire historique, fierté nationale, a fait connaitre Mustafa Kemal, futur Ataturk et est fondatrice de la Turquie moderne car elle a mis fin aux tentatives de dépeçage des restes de l'empire ottoman par les "puissances occidentales".
Nous ne sommes qu'à une vingtaine de km du site de Troie. Une visite s'impose! Déjà du temps des grecs, ce détroit stratégique était lieu de passage. Pour le traverser et se rendre à Troie, le rusé Ulysse a du être plus malin que nous et prendre les 4 noeuds de courant contraire dans le bon sens... Nous, on a bien ramé (au Volvo Penta). Mais comment aurait-il rusé avec le défilé incessant des cargos sur cette 4 voies?
Nous ne sommes plus qu' à 130 miles à vol d'oiseau d'Istanbul. Nous avons bien progressé en profitant d'une baisse de régime des vents du secteur nord prédominants. Un nouvel épisode de vents forts et contraires va sans doute nous retenir ici quelques jours avant l'entrée dans la mer de Marmara. Nous devrions être à Istanbul comme prévu vers le 15 Mai.
Premières impressions de Turquie
Dikili, 29 avril : Balthazar a réussi à trouver une petite place dans ce port de pêche. Les pêcheurs sont très sympas : non seulement, ils sont contents de nous aider dans les maneoeuvres, mais ils n'hésitent pas à déménager spontanément pour nous laisser une bonne place. C'est pas chez nous que ça arriverait ! ("je travaille, moi!"). En tout cas, c'est bien agréable car pour les plaisanciers seules quelques marinas de luxe sont prévues et quand on arrive dans un port qu'on ne connait pas, ce n'est pas évident.
Nous avons fait notre entrée officielle en Turquie le 25 avril. Nous pouvons donc rester jusqu'au 25 Juillet dans les eaux turques (3 mois maximum...)
Auparavant, bloqués à Chios par un long coup de vent , nous en avions "profité" pour faire une première incursion en Turquie depuis la Grèce par le ferry avec la visite des grands sites antiques de la région : Ephèse, Priane et Milet. Depuis Dikili, nous complétons ce tableau par la visite de Pergame. En fait, la Grèce a gardé relativement peu de traces du monde gréco-romain et les sites majeurs se trouvent plutôt au Moyen-Orient (Turquie, Syrie, Jordanie...) Des 7 merveillles du monde antique ne restent aujourd'hui que les pyramides et ... une unique colonne du temple d'Artemis à Ephèse. Le site est très étendu, ce qui permet d'imaginer une ville antique (200 000 habitants !!!!???) avec ses larges rues et colonnades, places, temples, maisons richement décorées de mosaiques et de fresques, bains, lieux de réunion, bibliothèque, théatre (20 000 places !). A Imaginer à l'époque au bord de la mer aujourdhui au fond d'une baie envasée, très fertile. Certaines ruines se retrouvent les pieds dans l'eau, pour le plaisir des grenouilles et des cigognes.
Nous sommes pour l'instant tout à nos premières impressions de Turquie :
Mauvais plan à Symi
Nous quittons Rhodes et amorçons la remontée vers Istanbul. Plusieurs routes sont possibles, et cela nous parait une bonne idée de repasser par Symi, une ile du Dodécanèse qui nous avait bien plu l'année dernière : souvenir de belles criques émeraudes.., mais sous une chaleur qui nous avait empéché d'en profiter vraiment.
Un épisode de gros vent du SE se profilant à notre horizon météorologique, nous devons trouver un abri pour 2 jours. Le port de Symi, situé au coin SE d'une baie assez profonde orientée N parait un bon plan. Grave erreur ! La documentation signalait pourtant que ce port était très mauvais par fort vent de SE. On avait cru a une coquille tant il paraissait improbable qu'avec une vent du S, la mer viendrait du N ....Un véritable trou à rat...
D'Agios Nikolaos à Rhodes
Port de Rhodes, vendredi 5 avril
On est heureux que la nouvelle saison ait démarré et prêt à accueillir ceux d'entre vous qui auront envie de venir nous rendre visite. Ci-dessous, une carte permet de visualiser notre trajet avec les dates prévues et un planning donne les plages déjà réservées. A vous de jouer !
Notre hivernage est terminé : 5 mois passés à Agios Nikolaos, en Crète. Balthazar au sec, au chantier de la marina d'Agios Nikolaos et nous pas loin de là, à Pachia Ammos où nous avions une petite maison. Le temps a passé vite, consacré pour moitié aux travaux sur le bateau et pour moitié à profiter de la maison, de son jardin, de ses feux de cheminée, de son chat et bien sûr du paysage.
Nous sommes partis de Crete le 26 mars. Auparavent une petite croisière dans la baie d'Agios Nikolaos avec des amis grecs qui nous ont aidé à des titres divers cet hiver nous avait servi de galop d'essai pour tester que tout allait bien...