Passage du Bosphore
Départ aux aurores de l'ile des princes, car nous ne savons pas combien de temps cela va prendre: avec le courant contraire et le vent qui s'annonce contraire lui aussi en début d'après-midi, nous ne savons pas ou nous passerons la nuit.
A 8h nous sommes donc à l'entrée du Bosphore. En tant que passager, nous avions observé la technique des ferries pour la traversée du rail: ne pas traverser tout de suite, serrer la rive asiatique et ne traverser qu'en amont de l'endroit très tourmenté où la corne d'or rejoint le détroit. Une fois le rail passé, serrer la rive européenne où l'on trouve un contre-courant qui nous permet de maintenir une bonne moyenne (4 N). Rien à voir avec le détroit des Dardannelles où nous avions eu quelques passages à O.5 N (à limite du reculon..). Le passage n'est pas de tout repos, surtout pour le capitaine, car il faut respecter scrupuleusement le rail et rester hyper concentré avec le nombre de ferries et de bateaux de toutes catégories et de toutes vitesses qui circulent dans tous les sens, sans compter... les baigneurs le long des rives. Un speed-boat des autorités passe à toute allure. sa vague d'étrave submerge la plage avant, trempant le siesteur qui s'y était installé et arrosant copieusement la cabine avant et le carré par les hublots restés entrouverts.. On aime....
Où sont les romantiques et mythiques palais et belles maisons stambouliotes qui longent le Bosphore? Ils sont bien là mais perdus dans le paysage urbain, effacés sur un fond de grattes-ciel, écrasés sous un pont, coincés entre immeubles hétéroclites et voie sur berge..
Le détroit fait de 500m à 2km de large à la sortie sur la mer noire et est presque entièrement occupé par le rail réservé aux gros, par endroit cela laisse vraiment très peu de place. Le rail est à sens unique alterné pour les gros, aujourd'hui ils descendent. Cela parait prudent effectivement d'éviter qu'ils se croisent. On imagine qu'au moindre problème de moteur, cela peut aller très vite. C'est un miracle qu'il ne soit jamais arrivé d'accident ici.
En s'éloignant d'Istanbul, petit à petit le courant diminue, les habitations s'espacent et les rives redeviennent verdoyantes.le vent contraire s'installant ( 20N) on cherche un abri possible pour s'arreter: il n'y en a pas tout est bondé et de toute façon très inconfortable. On décide de poursuivre. Nous arrivons en vue de la mer noire et du port de Poyraz qui devrait etre assez grand pour nous acceuillir. En ce dimanche après-midi, ce port est encore totalement envahi par les stanbouliotes en WE: le spectacle dans ce port de peche par ailleurs rempli de chalutiers, est surprenant: jetées prises d'assaut par les pêcheurs du dimanche et les serviettes de bains des siesteurs, le port lui-meme n'est plus qu'une grande piscine, dans l'eau les gamins barbottent au milieu des pédalos et les nageurs n'ont pas peur !
Tout s'est donc bien passé et beaucoup plus vite que prévu!
Pour le retour, nous longeons la rive asiatique dans le sens du courant, cela va bien sûr beaucoup plus vite: le paysage défile à toute allure ( pointes jusqu'à 8N dans les virages, attention à maitriser Balthazar, car dans les tourbillons, ca patine...) cette rive est plus agréable, moins urbanisée, avec beaucoup de belles maisons et de jardins.