La Cappadoce: Oasis de prières au pays des beaux chevaux
Le plateau d'Anatolie est le coeur de la Turquie, un paysage de vastes steppes dominées par des volcans éteints encore enneigés en ce mois de juilllet. Au coeur de l'Anatolie : la Cappadoce: "le pays des beaux chevaux" en persan, dit-on. Un paysage qui évoque donc l'origine du peuple turc, venu à cheval des confins de l'Asie Centrale et sa civilisation nomade. Une riche histoire remontant à l'installation des premiers chrétiens dans ces riches vallées, oasis de fraicheur pour fonder les premières églises et monastères.
A l'est la chaine du Taurus fait la séparation avec la région kurde, un rude pays de très hautes montagnes, que n'avons malheureusement pas le temps de visiter. Cela aurait été intéressant de découvrir un troisième aspect de la Turquie, après la Turquie européenne de l'Ouest et la Turquie "profonde" de l'Anatolie. Malgré le discours officiel, on aurait sans doute constaté que tout ce qui a été bon pour le peuple turc lors de la création de ce pays, n'a pas marché pour le peuple kurde, à commencer par l'alphabétisation en turc, la "turquisation" des noms : les gens utilisent toujours les anciens noms pour nommer les lieux...
Nous arrivons à Kayseri, une ville de 1 million d'habitants plantée dans un paysage de steppes écrasé de soleil, au pied du mont Ercyes enneigé. Une ville très ancienne située sur une des routes de la soie, à imaginer comme une grosse halte caravannière avec ses austères monuments de l'époque seljoukide (caravansérail, forteresse, mosquées, mausolées). Quel contraste avec aujourd'hui ! Fini le nomadisme des origines, place à la sédentarisation de masse... les barres d'immeubles en béton s'étendent sur des kilomètres. Néanmoins, on constate un certain style indéfinissable dans cette urbanisation en béton. Le centre ville est animé, l'ambiance orientale est agréable.
Kayseri est le point de départ pour la visite de la Cappadoce proprement dite : le paysage est unique, célèbre pour ses curiosités géologiques (voir l'album photo). Dans ce paysage étonnant se cachent des petits canyons, ombragés de peupliers, d'arbres fruitiers et de vigne. Depuis de début de la chrétienté, des habitations troglodytes et même des villes souterraines ont été creusées. Plusieurs vallées regroupent de nombreuses églises et monastères. La ballade consiste à parcourir les sentiers sablonneux pour admirer à chaque étape les fresques des églises creusées dans le roc (10-12ème siècle, colorées, naives, étonnamment expressives, hélas très abimées...)
Le programme de nos journées est simple : première ballade très très tôt le matin, l'après midi sieste dans notre habitation troglodyte de charme : "murs" de 3 m d'épaisseur, une falaise de 15 m de hauteur au dessus du "plafond", c'est la fraicheur assurée. Alors que dehors l'air est brûlant, on peut laisser notre porte ouverte pour admirer les pruniers et abricotiiers de notre jardin. Dernière ballade le soir pour admirer le paysage au coucher du soleil.
Pour finir, une petite espapade montagnarde dans les montagne du Taurus. C'est la Turquie profonde, l'Anatolie rurale; en pleine période de moissons, c'est le début du Ramadan. C'est dur et pour les femmes, ca ne rigole pas....