La Galice
Notre traversée du golfe de Gascogne ainsi que la Galice, notre première étape, sont marqués par le souvenir de notre précédent voyage avec Vendredi, il y a maintenant 10 ans pour ceux qui s'en souviennent...
Comme il y a 10 ans nous partons pour une traversée Noirmoutier - La Corogne, une affaire de 3 jours - 3 nuits si tout ce passe bien. Nous avons ressorti nos vieilles cartes marines où nous pouvons suivre les relevés des points du voyage précédent, ce qui suffit à nous ramener en l'an 2000.
On voit bien sur cette carte la différence entre les 2 traversées : un équipage un peu plus expérimenté et surtout une amélioration de la prévision et de la couverture météo ces dernières années : départ avec une météo correcte à 3 jours que nous avons les moyens de mettre à jour en mer, ce qui nous a permis de modifier la route prévue pour éviter le coup de vent qui nous attendait à l'arrivée à La Corogne.
On retrouve l'Espagne avec plaisir : changement immédiat d'ambiance. Nous nous remettons facilement aux tapas, rationes et croquettas. L'espagnol revient vite à nos oreilles. Il faut se refamiliariser d'urgence avec le vocabulaire météo. Un petit coup de traduction google devrait nous aider... ou du moins rendre ces retrouvailles ludiques.
Rias Altas
Etape non prévue au départ, nous atterrissons donc à Ribadeo, une petite ville à la frontière entre les Asturies et La Galice. Initialement, nous pensions aller directement au Portugal après une simple escale à la Corogne, mais maintenant que nous avons le temps, il faut prendre les choses comme elles viennent : eh bien, va pour la Galice ! nous irons à La Corogne en visitant tranquillement les rias du Nord (Rias Altas) :
Près de Ribadeo, la "plage des cathédrales", une des premières plages de la côte de Galice, est impressionnante. Il faut visiter les cathédrales à marée basse car à marée haute, la mer remonte vite, recouvre complètement le sable et les rouleaux se fracassent contre les falaises.
Nous poursuivons en longeant la côte avec Balthazar : Ria de Vivero et Ria de Cedeira. Puis nous refaisons la ballade, mais cette fois à pied vue d'en haut des falaises. Cela complète la découverte du paysage et de la végétation, forêt mélangée de pins maritimes et d'eucalyptus très parfumés surtout sous la chaleur torride : eucalyptus, pamplemousse et citron pour les jeunes arbres (leurs feuilles sont bleues), térébenthine, encens pour les pins.
La plupart des villes sont construites autour de leurs "praia" et "paseo (promenade) maritimo", mais même dans ce cas, les plages sont bien préservées.
La Corogne
Il fait beau depuis notre départ de Noirmoutioer car un anticyclone bien placé se maintient. Mais nous ne voulons pas trop trainer car tant que nous n'avons pas passé le Cap Finisterre, nous risquons encore quelques coups de vent (expérience de Vendredi, resté bloqué 3 semaines à la Corogne en novembre). Ceci est dû à la rencontre des dépressions de l'Atlantique et de la pointe montagneuse de l'Espagne qui crée une très forte accélération des vents. Dans cette zone très perturbée, alternent les coups de vents et les calmes plats.
Sans problème, nous rejoignons La Corogne car c'est pétole (calme plat).
La ville n'a pas de charme particulier, si ce n'est son pouvoir de nous ramener 10 ans en arrière, son ambiance espagnole, son club de foot, et surtout sa spécialité gastronomique : le pulpo a la Gallega. Nous avons pû admirer ce magnifique animal à l'aquarium. Mais le Poulpe n'est pas rancunier et même un peu chauvin.
A part ça la ville n'est pas belle; une impression générale sur les villes espagnoles : les 30 glorieuses du General Franco ont laissé des traces bien difficiles à rattraper : la laideur des immeubles construits qui ont accompagné l'exode rural vers la périphérie des villes à cette époque. Aujourd'hui ceci, combiné avec l'austérité et le manque de moyens donne un résultat assez triste.
Cette étape nous a permis de rencontrer RRaouLL, l'électronicien qui résoud définitivement le problème de la télécommande du pilote qui vient de rendre l'âme et qui a la gentillesse de nous emmener en grande banlieue pour faire remplir notre bouteille de gaz (Butagaz n'est pas le standard ici) et nous ramener au port pour éviter un éventuel refus de la part des bus ou taxis de prendre cet explosif à leur bord. Nous avons donc maintenant 2 bouteilles pleines et devrions être tranquilles pour 6 mois.
Rias Bajas & St jacques de Compostelle
Nous continuons vers les Rias plus au Sud, grandes baies profondes entourées de montagnes au fond desquelles des mouillages abrités attendent le navigateur. La première qui suit le Cap Finisterre est la Ria de Muros à 50 km à peine de Saint-Jacques de Compostelle.
Le pélerinage s'impose... Déjà au moyen age, des millions de pélerins prenaient des années sabattiques pour parcourir à pied les 100aines ou milliers de Km qui les séparaient de St-Jacques. Ca c'était du voyage! Aujourd'hui, on voit beaucoup de randonneurs (aux motivations spirituelles ... ou sportives) déambuler en boitant, les pieds en compote ou couverts de sparadrap et s'effondrer les bras en croix sur le parvis de la cathédrale pour savourer l'arrivée au bout de leurs efforts. Depuis quelques années, cela se fait aussi beaucoup en vélo, en solitaire ou en peloton. Pour notre part, nous appartenons à la catégorie pelerinus vulgus touristus .
Nous finirons par la ria de Vigo, dans la baie de Bayona. Il fait toujours aussi beau. La lumière et la chaleur sont déjà méditerrannéenne. Nous sommes déjà mi-septembre, mais il règne une ambiance très très estivale. Dernière soirée Tapas dans le quartier pittoresque de la vielle ville Promenade autour des remparts avant le passage au Portugal.