Eté Méditerranéen 2011

Comme toujours, le temps a passé beaucoup trop vite ! Notre dernière mise à jour date de la Sardaigne début juillet et 4 mois ont déjà passé !

Où sommes nous et quels sont les projets immédiats ?

Balthazar est à terre à Brindisi (extrémité du talon de la botte italienne) depuis fin octobre et nous visitons les Pouilles.

Balthazar restera à sec cet hiver à Brindisi dans un chantier sympathique. Après l'hiver, la mer Méditerrannée redevenant praticable vers le mois de mars, nous le retrouverons fin février afin de le bichonner pour l'année 2012 qui sera principalement consacrée à la Grèce. D'ici là nous comptons passer novembre à Paris c'est sûr. Pour les mois de décembre à février, ce n'est pas encore sûr mais on pense visiter le sud de l'Italie.

Comment Balthazar est-il arrivé à Brindisi ?  Pour vous résumer notre périple de l'été 2011, c'est plus facile avec une carte :

Carte_Trajet

Départ début juillet de la Sardaigne, direction la pointe ouest de la Sicile avec les iles Egades (Egates, Egadi, Aegades ou encore Aegates, au choix !) et Trapani puis le nord de la Sicile avec Cefalu. Après 10 jours aux Iles  Eoliennes, nous passons le détroit de Messine (Charybde et Scilla...) et nous remontons le long de la botte italienne jusqu'à Brindisi. Mi-août, nous traversons la Mer Adriatique vers Dubrovnik en Croatie, puis  remontons  la côte croate jusqu'à Pula et traversons vers Venise où nous avons passé un mois complet,  puis retour par le même chemin (mais en plus rapide) jusqu'à Brindisi.

Pour cet été 2011, on est vraiment rentré dans le vif sujet: la Méditerrannée...

On a aimé : le beau temps, pratiquement pas un seul jour sans beau ciel bleu; les navigations agréables quand le vent et la mer sont cléments.

On a moins aimé : les grandes chaleurs estivales, les vents compliqués, capricieux qui  en quelques minutes  tournent de 180°, montent  sans prévenir à force 6-7, ou tombent (moteur !).

Bienvenue au club, parait-il...

Les grands moments !

Comme par hasard ils coïncident avec la présence d'invités à bord : les Eoliennes avec Christophe, les iles Croates avec la famille Chevallier et enfin et surtout Venise avec successivement Laurent, Lara puis Bernard.

Les Iles Eoliennes

EgadesBelle traversée de Sardaigne en Sicile avec l'arrivée aux Egades sur l'ile tranquille de Levanzo, puis entrée en matière sicilienne avec Trapani, les villes pittoresques d'Erice et de Cefalu et le site remarquable de Ségeste avec un temple grec dorique très bien conservé perdu en pleine nature. C'est en Sicile que l'on trouve les sites et les temples grecs les mieux conservés. Mais il commence à faire très chaud, beaucoup trop chaud pour la visite de la Sicile que nous remettons à une prochaine fois. Donc, cap sur l'archipel des  Eoliennes, 7 iles volcaniques et minérales (Alicudi, Filicudi, Salina, Lipari, Vulcano, Panarea, et Stromboli), chacune très différente avec de belles ballades au sommet des volcans autour de 1000m.


 


 

LCoucher-Soleil-Eolienneses Eoliennes ca se mérite ! On ne fait pas ce qu'on veut... Il n'y a plus de ports; les mouillages sont nombreux mais pas toujours tenables selon les vents, encombrés en cette saison et techniquement pas simples, très étroits car  les fonds redescendent très rapidement :

-  ainsi pour notre première ile Alicudi, nous étions pourtant bien fiers de notre mouillage avec 2 ancres nous permettant de nous glisser entre les barques de pêche locales et prévoyions déjà la ballade vers le sommet (pas de route, les maisons à flanc de coteau sont reliées par un chemin uniquement accessible aux mulets et aux marcheurs) Las ! la nuit le vent se lève, l'ancre avant semble partie dans les profondeurs, on dérape sur un coffre en dérivant sur les cailloux. On ne sait plus quoi faire ! finalement on largue l'ancre arrière (attachée à une bouée pour pouvoir la récupérer plus tard au petit jour) et on passe la nuit en mer...

- ainsi à Vulcano la météo annonce un petit coup de vent, du coup tous les bateaux convergent vers l'unique mouillage bien abrité de l'ile. Ici aussi la nuit est mouvementée. Bruits d'enfer, de chaines d'ancres, de guindeaux, mouvements de bateaux dont le mouillage ne tient pas (certains quittent le mouillage, certains font des ronds dans l'eau, d'autres plus luxueux ont un équipage professionnel qui redérape et remouille consciencieusement toute la nuit). Balthazar a bien tenu mais nous n'avons pas si bien dormi et le matin un cargo nous envoie son annexe pour nous prier de dégager et de lui laisser la place... Un local nous propose alors fort à propos de nous mettre sur une bouée ce que nous ne pouvons pas refuser et  nous permet ainsi d'attendre notre prochain invité en toute sérénité.

Chistohpe Stromboli- ainsi nous n'avons pu accoster à Stromboli. Christophe est venu seulement pour quelques jours. Avec lui nous faisons l'ascension du Vulcano, nous longeons la côte de Lipari. Puis nous aimerions accoster à Stromboli pour faire l'ascention nocturne au cratère du volcan en activité. Nous faisons une tentative, mais Eole ne nous est pas favorable et nous devons retourner à Panarea pour trouver un endroit abrité.

- le lendemain, après avoir laissé Christophe reprendre son avion (pas facile car les liaisons avec le continent ont été interrompues),  il y a une bonne fenetre météo pour le passage du détroit de Messine à ne pas rater pour assurer notre rendez-vous en Croatie mi-août : nous repartons donc pour Stromboli qui semble très actif avec un gros panache de fumée et nous arrivons pour la nuit. Nous assistons à deux spectaculaires coulées de laves incandescentes. On y passerait bien toute la nuit, mais il faut avancer pour être à la bonne heure à l'entrée du détroit de Messine (courants dans le bon sens...) : finalement la fenêtre prévue n'est pas vraiment là, mais une fois qu'on est parti, il faut continuer : moteur jusque vers 3h du matin, puis bon petit vent pour nous amener jusqu'au détroit. Là, pluies torrentielles vers 7h mais encore bon vent portant jusqu'à la sortie. Puis patatras, la Méditerranée se manifeste, en 30 secondes le vent de 15-20 noeuds tombe, tourne de 180° et remonte de nouveau à 15 noeuds mais de face cette fois-ci. On arrive finalement à la tombée de la nuit à Rocella Ionica, en Calabre.

-enfin, malgré ces petites misères, on en redemande, nous sommes prêts à refaire cette croisière au retour, c'était vraiment super. On accepte les réservations.


La Croatie

Avec la Croatie, encore une fois, changement total de paysage et d'ambiance :

Croatie-CoteLa famille Chevallier (Nicolas et Betty, puis Anne) nous rejoint pour une croisière de 15 jours entre Dubrovnik et Split. Nous ne savions pas qu'il existait si près de chez nous des centaines d'iles paradisiaques verdoyantes et désertes : et bien si ! et c'est la Croatie. Allez voir sur Google Earth tout cela vu d'avion, cela vous donnera une petite idée et une vue d'ensemble. Nous visitons Dubrovnik; comme beaucoup de plus petites villes que nous verrons plus loin, c'est une petite ville entourée de remparts, très bien conservée (trop bien conservée et trop touristique, cela ne vit pas disent certains...) avec ses rues et ses maisons en pierre blanche et ses toits en tuiles rouges. Bel ensemble en tout cas.

 

Croatie-CornatyLa croisière est très tranquille : pas de vent, pas de vagues, grand beau temps, canicule, siestes, baignades à volonté. Nous allons d'ile en ile et de crique en crique. Nous avons particulièrement aimé Otok Mjet : eaux cristallines, forêts de pins, lacs, monastère.

Nous laissons nos invités vers Split, nous avons 10 jours pour rejoindre Venise. Le paysage change encore une fois. Les iles toujours désertes sont maintenant blanches et rocailleuses. Magnifiques clairs de lune dans les mouillages rien que pour nous....

 

Nous avons donc beaucoup aimé la Croatie... mais un peu moins les croates :

- les croates sont globalement peu accueillants et pas sympas. Le pompon est décerné... aux offices de tourisme qui semblent délivrer les renseignements à contre coeur et au lance-pierre. Les douaniers ne sont pas mal non plus, qui ne bougent pas le petit doigt pour aider les voiliers qui ont toutes les peines du monde à accoster sur un ponton désigné mais pas du tout aménagé. On a sans cesse l'impression de se faire engueuler. Commettons nous des impairs ? Sommes-nous impolis ? Avons-nous un comportements de touriste déplaisant?  Sont-ce des séquelles d'une histoire récente pas facile ? Non parait-il: "ils sont comme ça". C'est l'opinion partagée par tous ceux que nous avons croisés passés par la Croatie. Mais bien sûr il y a des exceptions !

- La Croatie est belle et c'est le paradis de la voile et des charters en été. Cela est bien exploité : d'entrée, nous devons nous acquitter d'un droit de naviguer de 350€ (les formalités nous obligent aussi à déclarer nominativement les entrée et sortie de nos invités, nous ne devons pas concurrencer les charters locaux).  En août la saison du pigeon bat son plein : les tarifs pratiqués dans les marinas, les ports et même certains mouillages sont prohibitifs. Les marinas sont prétentieuses et le service pas toujours à la hauteur. Ainsi à Dubrovnik c'est 100€ la nuit (avec un supplément de 10€ pour la poubelle!) et sans accès Internet (mais avec piscine !). Un bateau qui vient juste faire de l'eau se voit refuser l'entrée de façon agressive. En particulier dans la région de Split, pratiquement tous les mouillages référencés sur les cartes sont maintenant équipés avec des bouées. Il n'y plus de place pour jeter son ancre ! C'est un peu l'arnaque... et cela sent un peu la mafia quand on voit un pauvre pêcheur venir nous réclamer... 20 ou 30€.


Ah,Venise...!

Nous y sommes restés un mois. Nous étions à  "La Certosa", une ile déserte (les dernières traces d'habitation sont les nombreux batiments en ruines qui datent du 19ème siècle, envahie par les broussailles, peuplée par les -----s (grandes oreilles !) et même un troupeau de chèvres... Tout ça à 10 mn de la place San Marco en vaporetto ! Etonnant, non ? C'est là que s'est installée une toute nouvelle marina. Ils ne doivent pas être trop connus encore et ont négociés avec l'association Sail the World un tarif mensuel défiant toute concurrence: 25€ par jour ! Incroyable pour Venise ! Nous sommes vraiment privilégiés !


Venise-Journal-08Il y a un peu d'animation au ponton et nous sympathisons avec Jacques, notre voisin, qui est là pour un an. Il nous aide à prendre nos marques, nous indique les adresses pour les courses, et nous explique les bons plans en particuliers pour les transports. Dès le premier jour nous allons nous procurer l'indispensable "pass navigo" local qui permet de se déplacer à volonté en Vaporetto ainsi que les différentes pass pour les musées et églises.

Nous passons les premiers jours à nous acquitter des différentes taches ménagères, travaux divers, réparations et bricolages habituels. Nous démarrons les ballades dans les quartiers un peu excentrés de Venise, histoire de se mettre en jambe et de rentrer dans l'ambiance en douceur.  Ce sont les quartiers les plus tranquilles, où  habitent les vénitiens (marchés flottants, linges aux fenêtres...) et ils ne manquent pas de charme. En réalité, nous attendons notre premier invité Laurent pour démarrer vraiment la visite. Quand il est là, venu pour 3 jours seulement, il nous entraine à un rythme endiablé... en particulier dans les principaux musées et églises. Laurent qui est peintre, nous fait profiter de ses commentaires avertis, passionnés et ... ultra-sélectifs ( pas question de "s'abimer les yeux" en regardant n'imorte quoi, hein!). Nous marchons beaucoup...

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2 jours pour se remettre... et nous enchainons avec la visite de Lara, qui est là pour une semaine ce qui nous laissera un peu plus de temps pour visiter les iles de la lagune.

Les musées et églises à visiter sont innombrables. On marche encore et toujours, C'est un vrai plaisir: chaque détour de ruelle ou chaque place est une surprise et on commence quand même à se repérer!

Nous sortons Balthazar! Il nous emmène à Burano et Murano, et nous lui faisons visiter Venise.  Le grand canal lui est interdit, mais nous pouvons faire le tour de l'ile de la Giudecca et rentrer en longeant le Palais des doges. Cela lui permet de se mêler aux très nombreux bateaux qui se croisent dans tous les sens dans un joyeux clapot. Ils sont vraiment de toutes sortes et se partagent le même espace à égalité : ferries, paquebots géants des mers, barges poubelles, ambulances, pompiers, barcasses de pêcheurs plantés au beau milieu de tout ça avec leur canne à pêche, voiliers, gondoles, taxis, Polizia, Guardia di Finanza, Dogana et même...panier à salade, motoscaffi et vaporetti !! Tout ça cohabite... mais le capitaine doit rester concentré!

Les vaporetti, tout un poème! C'est le seul moyen de transport à Venise (enfin, avec les pieds..). Nous admirons le professionnalisme des marineros ainsi que leur gentillesse (pas une minute de perdue, mais ils aident les vieilles dames à descendre et les touristes avec leurs valises...) Ca fonce... Ca pile sec pour les arrivées au ponton parfois brutales. Quelques fois, on reçoit une vague par la fenêtre ouverte...

Nous assistons à une journée de grève des vaporetti. Pas de panique! il y a un service minimum, dont on pourrait s'inspirer pour le métro parisien: Les principales lignes fonctionnent mais au ralenti, et ne s'arrêtent pas à toutes les stations, laissant le soin à l'usager de faire ses correspondances... à piedi.

 

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Le dernier vaporetto pour La Certosa est  vers 20h . A partir de cette heure et toute la nuit, la marina met à notre disposition un authentique taxi vénitien : une splendide vedette ultra rapide, tout en bois vernis, avec interieur cuir, canapé, bois de ronce, moquette et lumières tamisées, la classe!!!!.


 

Escapade en Slovénie

Lac-SloveneDepuis Venise, quand l'air est transparent (très rare), on voit au loin les Dolomites et les sommets enneigés des Alpes. Cela nous donne envie de montagne et de verdure.

Une petite parenthèse de 3 jours nous amène en Slovénie. La partie la plus au nord forme un grand parc national dans un paysage de montagnes, forêts, lacs, torrents,  ruisseaux à  truites... Et il fait toujours un temps magnifique.

La formule "Sobe" (gite) est proposée partout et nous convient parfaitement. La cuisine traditionelle est réjouissante (soupe à la choucroute,  goulasch, ...) rien à voir avec le désert gastronomique croate.

PS: nous n'avons pas vu l'ours!


Il faut trouver un lieu d'hivernage pour cet hiver

 

En quittant Venise, nous avions prévu de rejoindre Monastir en Tunisie pour passer l'hiver. La route est longue, 1100 milles, soit 2000 km.

La descente de l'Adriatique n’a pas été totalement de tout repos

- traversée Venise-Croatie tout d'abord : vents variables jusqu'à 40 noeuds dans le nez, nécessitant de manoeuvrer sans arrêt (nous avons dû prendre et enlever 3 ris au moins 4 fois durant la nuit), grosse mer qui devient très inconfortable quand le vent mollit. Balthazar (et son équipage) n’aiment pas. Alors qu’on avait prévu d’arriver le matin, nous sommes arrivés le soir après une journée de quasi-sur place.

- traversée Croatie-Italie ensuite : on part après 2 jours le temps que la bora se calme (mistral local qui sévit plus particulièrement à partir d'octobre). On retrouve successivement pétole, puis vent plutôt fort, puis pour finir vent de force et de direction très variable, le tout dans une mer très désagréable : ras le bol, on a fini par mettre le moteur.

Heureusement, au milieu de tout cela, la redescente le long de la Croatie a été très agréable : beau temps, ciel bleu, soleil mais sans les chaleurs du mois d’août et le plaisir de retrouver ces iles magnifiques.

 

Arrivés à Brindisi, nous avons pris conscience que la Tunisie, cela faisait quand même encore 500 milles à faire, puis à refaire dans l’autre sens pour poursuivre notre périple l’année prochaine vers la Grèce. Donc potentiellement un « détour » d’1 ou 2  mois . La météo donnait une semaine de vents non propices (vents nuls ou contraires). Tout cela, combiné avec l’incertitude sur le résultat des élections de l’assemblée tunisienne nous a fait réfléchir. En attendant , nous avons donc prospecté pour un lieu d’hivernage dans le coin   « au cas où ». Le contact est très bien passé avec il Signore Balsamo.

Nous avons donc renoncé à la Tunisie et choisi de rester ici à Brindisi. Balthazar est sorti de l’eau fin octobre pour 4 mois à sec. Nous avons une liste de travaux et de bricolage à faire longue comme ça, dont la peinture du pont ! Tous fringants nous avons commencé le ponçage...

A un moment, nous avons bien eu un petit doute : et si on était resté à Venise... car Brindisi n’a pas beaucoup de charme (zone industrielle, port militaire, base aérienne de l'OTAN, centre d'accueil pour les réfigiés venant d'afrique ) et aucun Bellini ou Carpaccio dans un rayon de 1000 km à la ronde!!!

 

Bon allez, merci à ceux qui par hasard seraient arrivés jusqu'ici !!! Vous pouvez maintenant aller voir les albums photos, vous les avez bien mérités !