Le centre de la Sardaigne
Nous sommes donc en escale technique à Cagliari depuis un peu plus d'une semaine : Balthazar est à sec au chantier pour réparer le problème de l'anode arrachée et nous en profitons pour effectuer les travaux annuels nécessitant la mise au sec, initialement prévus pour plus tard cet hiver : antifouling, reprise des éraflures sur la coque et peinture de la jupe arrière. Il fait très chaud pour travailler! La température monte jusqu'à 33°C l'après-midi. C'est plus ou moins insupportable selon la force du vent ou le degré d'humidité. La baie de Cagliari est connue pour être assez ventée mais aussi souvent orageuse. Nous adaptons nos horaires : le soleil se lève à 5h30 et jusqu'à 9h ça va. L'après-midi la sieste est obligatoire, et on peu reprendre vers 6h le soir. Nous avons notre petite cantine, une pizzeria à deux pas du chantier, déco et service sympa où nous mangeons tous les soirs. Les restos ne sont vraiment pas chers tant que l'on reste dans la partie pizza de la carte, et l'on voit souvent de grandes tablées entre amis ou en famille. Par cette chaleur, il est bien agréable de mettre les pieds sous la table!
Nous panachons les travaux et la visite touristique.
Pour nous changer les idées, nous louons une voiture pendant 3 jours pour partir à la visite du sud-est et du centre de l'ile, à la découverte des paysages et des traditions de la Sardaigne. Globalement la Sardaigne a un problème d'image... On ne la connait pas mais on la compare toujours à la Corse (en moins bien...). Avant ce voyage, c'était pour nous "terra incognita", on découvre qu'elle vaut largement le voyage par la beauté de ses montagnes et de ses plages et la richesse de sa culture. Et la Sardaigne possède un avantage suprême sur sa voisine nordique, c'est la gentillesse des Sardes, infiniment plus accueillants que les Corses (hum...) !!
La route cotière offre des vues magnifiques d'un coté sur la mer et de l'autre sur le principal massif de Sardaigne, le Gennargentu qui culmine à 1834 mètres. La terre est rose, la nature très fleurie: les lauriers-roses ( roses... ou blancs) sont en fleur partout. Certains sont vraiment des arbres. La végétation est variée (maquis parfumé, chêne verts, figuiers..) Beaucoup d'animaux en liberté dans ce pays de bergers (moutons, chèvres, anes et plus rare... cochons). La ville de Nuoro marque le point le plus au nord de notre périple avec un musée ethnographique intéressant (en particulier les fameux masques de carnaval, très impressionnants sur la photo). Nous revenons en traversant le Gennargentu : paysages de montagne sauvages et variés, beaucoup de forêts. Les villages sont dans les hauteurs (il fait plus frais!). Vus de loin, ils sont bien insérés dans le paysage mais vu de près, c'est un peu décevant avec des maisons pas finies, briques et béton encore apparent. On découvre une spécialité sarde dans les rues de ces villages: les "murales", fresques murales d'expression populaire, version sarde des tags pas toujours du meilleur gout.
Pour finir en beauté, nous avons gardé la visite du site nuragique de Su Nuraxi à Barumini. Le "nuraghe" qui a donné son nom à la civilisation nuragique, est une tour conique construite en gros blocs de pierre, ici du basalte. Ces tours défensives pouvaient atteindre 20 m de haut. Le site de Barumini comporte un ensemble de nuraghi très bien conservé. Pour plus de détail sur cette civilisation peu connue et la construction de ses nuraghi, voir ce site
Et pour tout savoir sur les traditions encore vivaces de la Sardaigne et en particulier sur le carnaval, voir ce site très bien fait par une personne d'origine sarde très passionnée. Vous y trouverez plein de choses intéressantes sur le carnaval, mais plus généralement les fêtes des vidéos, des chants traditionnels, les spécialités culinaires...