Croisière Sud de la Sardaigne
Bernard nous rejoint à Carloforte pour une semaine. Nous faisons nos adieux à l'ile de San Pietro pour une petite croisière au sud de la Sardaigne. Même si ce n'est pas l'égal de la cote nord-est avec l'archipel mythique de la Maddalena, c'est très bien quand même: Les plages sont très belles et relativement très peu fréquentées même en cette fin juin. L'arrière pays montagneux agrémente le paysage surtout le matin et le soir. Les eaux sont incroyablement claires (cristallines est le mot qui convient). C'est peu dire que la Sardaigne est méconnue, car rétrospectivement les plages d'Espagne et des Baléares si fréquentées paraissent bien surfaites.
Pour cette croisière, nous avons eu globalement beaucoup de chance avec le temps, le soleil et le vent toujours soutenu et propice (vent portant pendant toute la semaine). Nous allons de mouillage en mouillage. D'abord Porto Malfatano après avoir longé une vaste zone militaire interdite: on contemple de loin les paysages et plages déserts et on entend des coups de canon en arrière fond. Depuis ce beau mouillage où l'on serait bien resté plus longtemps (s'il n'y avait les suivants...), nous faisons le soir la ballade à la tour génoise. Nous avons rencontré notre 1ère tour génoise au Portugal et depuis elles ont ponctué le paysage jusqu'en Sardaigne. Elles se succèdent de cap en cap , toujours l'une à portée de vue de l'autre. Elles datent du 15ème siècle et servaient à la surveillance des pirates (on allumait des feux dans ces tours pour répendre très vite la nouvelle de leur arrivée) . La visite de "la" tour génoise permet donc toujours une ballade dominant le paysage. Le lendemain une grande promenade à travers la garrigue pour rejoindre la baie voisine. Bernard rentre à la nage.
Le prochain mouillage à Nora est un mouillage "double-orientation" - possibilité d'aller d'un coté ou de l'autre d'une bande de terre pour s'abriter en fonction des vents. Cela avait déjà bien plu aux anciens qui avaient profité de cette particularité bien utile avec des vents très changeants, pour y construire la première ville phénicienne-punique de la Sardaigne. On visite les très belles ruines dans un site magique.
Après la traversée du Golfe de Cagliari, nous atteignons notre deuxième mouillage double-orientation à Porto Giunco dans une réserve marine. Nouvelle ballade à "la" tour génoise et le soir grand spectacle avec éclipse de lune totale : 2 heures passées à observer les différentes phases, avec les jumelles du Balthazar on voit très bien. Le lendemain soir c'est encore la Lune qui fait le spectacle avec un lever de lune rousse.
Une plongée de vérification des anodes (protection en zinc servant à empêcher la corrosion de la partie immergée du moteur ainsi que l'hélice) fixées sous le bateau ne donne pas de bons résultats : une des 3 anodes a disparu ! Caramba ! Savantes manoeuvres d'échouage dans 1m d'eau pour essayer de remplacer l'anode manquante : Bernard se tranforme en scaphandrier à l'aide d'un tuyau de plastique qui lui permet de respirer sous l'eau. Résultats : la réparation n'est pas possible, un bout de ficelle dans l'hélice a fait des dégats et il faudra sortir le bateau de l'eau dès que possible. Par chance Cagliari est tout proche.
Le dernier jour de Bernard est consacré à une visite rapide de Cagliari: son ambiance italienne, sa citadelle et sa cathédrale. Un petit saut au musée archéologique , nous donne un avant goût des découvertes archéologiques à suivre (un des buts de ce voyage méditerranéen) avec une collection de figurines nuragiques en bronze exceptionnelles : à voir dans l'album photo, ca ne ressemble vraiment à rien d'autre ! Précision: la civilisation nuragique, typiquement sarde, s'étend de 1800 à 500 avant J.-C, à l'âge de bronze et précède l'arrivée des Phéniciens et des Carthaginois. Nous ignorions son existence jusqu'à la semaine dernière.
Nous sommes Samedi, le jour des mariages et la cathédrale est littéralement remplie de tout le gratin de Caglairi, voire de toute la Sardaigne pour un grand mariage local (version Sarde de Catherine & William ou Albert & Charlène ). On nous fait comprendre rapidement que ce n'est pas l'heure de la visite touristique. Le soir cela nous vaut un feu d'artifice plus extraordinaire que celui de la place de la Concorde le 14 Juillet. Mais cela permet à Bernard de finir sa croisère en beauté.
Comme à chaque départ, nous sommes tristes et un peu déboussolés.