Baléares

Ca y est ! On peut dire que nous sommes en Méditerranée. Les Baléares sont bien belles.

Nous  ne sommes pas rentrés tout de suite dans l'ambiance. L'anticyclone et le soleil étaient plutôt de votre coté en France en Avril (vous en souvient-il?) et pendant ce temps ici nous avons enchainé les périodes avec vents forts quand le  Mistral  et la Tramontane soufflaient plus au Nord sur le Golfe du Lion et les périodes sans vent. En conséquence, la mer est assez désagréable:  vagues croisées et clapot quand le vent tourne, ou simplement vagues  pas encore aplaties alors que le vent est tombé (on se fait alors balloter comme une noix de coco en attendant que le vent se lève ou ... d'arriver au port). Les fameuses calanques ( "Cala") sont bien là, mais  leurs eaux ne sont pas toujours calmes et turquoises... Le temps de nous familiariser avec ces particularités et le soleil est revenu.....

Ibiza

Nous vous avions laissé, la Costa del Sol à l'horizon : après une agréable nuit en mer - beau temps, bon vent, clair de lune, mer calme - nous arrivons sur l'ile d'Ibiza où nous prenons une place au port de San Antonio.  Nous sommes dans les temps pour accueillir nos prochains invités, Jérôme et Arnaud. Nous fignolons les derniers bricolages, fabrication du taud de soleil (indispensable maintenant ) et branchement des panneaux solaires. Le séjour de nos invités est très (trop) court et le programme se limite donc à une courte croisière pour rejoindre la ville d'Ibiza par le sud de l'île. avec 2 beaux mouillages notamment sur l'ilôt Espalmador, très fréquenté à la belle saison mais raisonnable en ce moment. Le temps n'est pas au plus beau et le vent est assez musclé et contraire pour la dernière étape vers Ibiza. Nous voyons comme à chaque fois partir nos invités avec  du vague à l'âme et ne nous attardons pas à Ibiza.

Pas de Scoop donc sur les people, dance floors et bains moussants ! Nous avons bien vu les très nombreux bars et discothèques mais la saison n'a pas encore démarré et la masse critique de people nécessaire pour le vrai fun n'est pas encore atteinte.

Majorque

En route! Encore une navigation de nuit pour rejoindre Palma, mais cette fois-ci, c'est pas du tout ça... : vent faible à nul et surtout mer très désagréable, hachée et courte, difficile de femer l'oeil! On espère qu'il ne s'agit pas d'un échantillon représentatif de ce qui nous attend en Méditerranée !

Pas très frais, nous faisons notre première expérience de coup de bambou à la marina d'Arenal dans la baie de Palma :  90€ la nuit et encore nous sommes en basse saison! Heureusement, la visite pour quelques heures d'Agnès et Sylvain et leur petite Juliette (très très sage!) qui sont pour une semaine en vacances sur l'île, nous remonte bien le moral.

Il va falloir apprendre à gérer les arrêts aux ports en prévision de la haute-saison en Méditerranée avec ses tarifs exhorbitants. L'objectif est de n'aller au port que pour faire les pleins (eau, gaz, électricité, gasoil). Nous espérons avoir 2 semaines d'autonomie, s'il y a du soleil (à vérifier!).

Notre première calanque, la Cala Pi, est magnifique mais très étroite et nous sommes les seuls ( pas vraiment la place pour 2..). La mer s'est levée la nuit et le matin nous la quittons un peu précipitament car ça remue un peu trop. Le vent ne permet pas de faire ce qu'on veut ici : côte nord-ouest avec un seul abri, côte sud-est avec ses Cala mais exposées aux vents d'est, justement les vents dominants en cette saison.

Continuation vers Porto Colom qui sera notre camp de base pour la visite de l'ile. C'est le port le plus abrité de l'ile, sur la cote Est avec au choix des places au mouillage, sur bouée ou au ponton du port public des prix encore très raisonnables pour l'instant.

On rentre petit à petit dans l'ambiance avec la visite de l'ile en voiture, de la capitale Palma de Majorque, la découverte des cala quand le vent le permet et les ballades à pied dans l'arrière pays. 

Palma de Majorque

 La ville est sympa et animée. Mais le vrai coup de coeur c'est la cathédrale et surtout la "décoration" intérieure. Elle est due a Gaudi, l'architecte catalan bien connu pour ses réalisations art nouveau en particulier à Barcelone. Au début du siècle (dernier), il fut chargé par un éveque mecene de la renovation, modernisation de la cathédrale :Electrification de l'éclairage, ouverture de baies jusque-là murées, déplacement de l'autel, rajout de vitraux très colorés, d'éléments décoratifs en fer forgés (mobilier d'église, candélabres, et surtout un splendide baldaquin en suspension dans le choeur Le résultat est vraiment réussi: c'est magique.

Visite de l'arrière pays et de la cote Ouest

Nous louons une voiture quelque jours pour visiter la côte Ouest. La route longe la côte  très montagneuse avec vues plongeantes vertigineuses sur les criques au pied des falaises, traverse des villages accrochés dans  la montagne, très pittoresques. Cette partie de l'ile, contrairement à la côte est (voir ci-dessous), a gardé son habitat d'origine: les "Fincas" somptueuses propriétés, luxueuses villas avec  piscines et vues imprenables, ou simplement vielles maisons en pierres.  Pause romantique : nous nous arrêtons à Valldemossa, lieu où Chopin et G. Sand séjournèrent au cours de l'hiver 1838-39. Ils logaient à la Chartreuse Royale, ancien monastère devenu propriété de l'état et où les moines venaient d'être exclus suite à la loi de sécularisation de Mendizabal en 1835. Les anciennes "cellules", en réalité de belles suites avec terrasse, jardin et vue superbe sur les montagnes, étaient proposées en location. G. Sand raconte leur séjour dans son livre "Un hiver à Majorque" et garde un souvenir enchanté du lieu et des paysages mais pas du tout des habitants, hostiles à ces paiens qui "ne faisaient pas acte de présence à leur église" (dixit G. Sand, traduction : ils n'allaient pas à la messe...). Chopin ne s'y est pas plu beaucoup, il était très malade, mais le lieu semble l'avoir inspiré  puisqu'il a composé beaucoup, entre autre le "Prélude à la goutte d'eau" ( il pleut l'hiver!).

On rentre dormir sur Balthazar et le lendemain on continue. La route quitte la mer pour grimper encore plus haut dans les montagnes . C'est difficilement racontable, mais on en prend vraiment plein les yeux. On passe une nuit au monastère  très bien situé de LLuc , bon plan qui permet d'être sur place pour attaquer très tôt le lendemain matin la montée vers le 2ème plus haut sommet de l'île, le Puig de Massanella à 2130m; vue imprenable au sommet et pas un nuage!

Le route du retour vers Porto Colom traverse la campagne de l'intérieur de l'ile moins spectaculaire, mais champêtre ( voir l'album photo)

La cote Est et l'archipel de Cabrera

 Nous reprenons la visite de la côte est avec Balthazar. Nous avons tout notre temps; nous faisons un premier repérage pour préparer la visite d'Evelyne notre dernière invitée aux Baléares. C'est sur cette côte que se trouvent les calanques, plages, criques et grottes. C'est là aussi que s'est développé le tourisme. Majorque, c'est l'ile des allemands. Au fond de presque toutes les criques (sauf dans les réserves naturelles), on trouve la plage, les parasols et derrière l'hotel  ou les hotels, assez laids... On napprend à faire abstraction. Mais, on n'est plus dans le tourisme de masse comme sur la Costa del Sol. Beaucoup plus d'argent ici, belles villas et jardins cachés derrière un rideau d'arbre et pas mal de zones préservées. L'ile semble une province allemande. Plus la peine de se fatiguer avec l'espagnol, on vous répond directement en allemand( mais de toute façon ici c'est le catalan).

Nous finissons le sejour en beauté car pour Evelyne , nous avons concocté un programme complet et varié avec notre best off : visite en voiture de la côte nord-ouest, montagnes et falaises, puis 3 jours de farniente total sur l'lle déserte de Cabrera (autorisation de mouillage à demander avant à Palma). Retour à Porto Colom avec arrêt à la Cala Mandrago, une de nos préférées Et pour finir visite de  Palma et de la cathédrale