Costa del Sol
Nous quittons Gibraltar, les Colonnes d'Hercule mettent toute la journée pour disparaitre au loin derrière nous, ce qui nous laisse tout le temps de méditer à notre entrée en Méditerranée, une mer qu'il va falloir apprendre à connaitre.
Pour notre 1er port Marbella, nous devons nous familiariser avec l'amarrage à la méditerranéenne : adieux les pontons bien pratiques, le système des pendilles déjà rencontré à Séville et à Gibraltar va devenir notre lot quotidien. Avec les pendilles, les bateaux sont perpendiculaires au ponton. Pour faciliter la montée/descente, l'idéal est de mettre l'arrière face au ponton. Mais justement la marche arrière n'est pas le fort des bateaux en général et de Balthazar tout particulièrement; et quand il y a du vent, on essaie une fois, puis on n'essaie plus et on rentre en marche avant. La présence d'un marinero sur le ponton s'avère indispensable pour réceptionner nos amarres et nous tendre la fameuse pendille, surtout compte tenu de l'équipage réduit et débutant que nous sommes. Mais même une fois le bateau bien amarré, c'est pas encore gagné! car il faut encore faire quelques acrobaties pour descendre sur le ponton; nous avons rapidement comblé cette distance avec une planche bricolée, avec roulettes quant même, s'il vous plait.
Le centre ville de Marbella est assez coquet et branché. Tout autour les immeubles avec vue sur la mer ont poussé comme des champignons.
Globalement on ne vous apprend rien en vous disant que la côte est une construction quasi ininterrompue d'immeubles plus ou moins luxueux, avec plus ou moins de charme et rétrospectivement en comparaison, l'Algarve portugaise parait presque sauvage. Les plages ne sont pas toujours belles (sable gris, parfois même nous n'appellerions pas ça une plage). Vu de la mer c'est très laid, mais quand on est dedans, on s'y fait, il suffit de regarder vers la mer et l'ambiance en Espagne est gaie et ensoleillée...Ca passe.
On continue vers Malaga et sa première Marina : Benalmadena. Cette marina a 2 fois été élue "meilleure marina de plaisance DU MONDE". Méfiance! en réalité un complexe un peu pharaonique. Plus de 1000 places ! Mais pas de place pour un bateau de 12m (la norme pour les bateaux visiteurs !), il faut prendre celle d'un 18 mètres et évidemment payer en conséquence. Pas tout à fait notre style mais nous trouvons notre bonheur un peu plus loin à Caleta de Velez, un bon camp de base, à 1 heure de route de Malaga (un petit coup d'avion facile pour un court séjour parisien et ski pour Sylvain), à 2 heures de Grenade et bon point de départ pour rayonner dans l'arrière pays. Et surtout, petite marina sympa, sans prétention où on se sent bien. Nous faisons connaissance avec les voisins (petit détail, nous n'avons pas vu grand monde ni au ponton ni sur la mer, ça n'est pas encore la saison).
Les choses s'accèlèrent un peu et nous guettons toute fenêtre de vents d'ouest pour nous pousser vers les Baléares. Nous faisons un stop un peu prolongé à Almerimar, marina très agréable et hautement recommandable à tout point de vue : accueil, ambiance, sécurité, prix... Les vents nous portent ensuite à Alicante où nous sommes accueillis par une sono à un volume tel qu'on a mal aux oreilles, (tiens! il y aurait-il une piste d'envol pour avions à réaction à proximité?) et qui dégurgite quelque chose considéré par certains comme musical (autrement dit de la techno). On est estomaqués des oreilles et on se demande ce qu'on est venu faire là, prêts à faire demi-tour si on ne venait pas de passer une nuit en mer. On est samedi soir et cette animation musicale va continuer jusque fort tard dans la nuit. On nous a expliqué qu'il fallait bien s'amuser ! Mais on a été bien accueilli au club nautique. Une petite journée pour visiter la ville sans attraction particulière, si ce n'est le chateau et sa belle vue. Puis dernière étape à Vila Joyosa, ancien village de pêcheurs, assez joli avec les maisons repeintes de toutes les couleurs. Et enfin direction les Baléares en passant devant Benidorm. Le SUMMUM de l'urbanisation forcenée de la Costa del Sol. Dans les années 50, c'était un simple village de pêcheurs en bordure d'une immense baie déserte et un demi siècle plus tard, c'est Manhattan et ça continue encore de construire... Jusqu'où s'arrêtera-t-on?