La Norvège

La traversée de la mer de Norvège : Lerwick-Bergen

Nous vous avions laissé aux Shetland à Lerwick où nous avons attendu 3 jours les vents favorables sous un ciel gris et tristounet. La traversée vers la Norvège ne nous a pas laissé un souvenir impérissable : partis sous la pluie battante tôt le matin, en début d’après midi les vents favorables annoncés ne sont toujours pas là  et nous avons l’impression d’avancer à reculons dans une mer inconfortable. Une tentation passagère de faire demi-tour nous effleure  mais non, les prévisions météo finissent par se réaliser (en partie) et nous retrouvons des conditions plus propices permettant de faire un cap quasi-direct sur Bergen sous le soleil. Nous sommes arrivés en vue des côtes norvégiennes à l’aube après 48 heures de navigation (pour un peu moins de 200 milles en route directe, c’est pas terrible). Tonnerre, brouillard et pluie, nous-mêmes un peu dans le coltard, l’arrivée n’a pas été aussi fêtée qu’attendue !

 


 

Nous avons aimé :
  • Les jours d’arrivée de nos invité(e)s passager(e)s
  • La gentillesse de la caissière de la supérette de Hjellestad, notre point d’atterrissage en Norvège, sans banque ni guichet de retrait, qui nous a avancé les sous norvégiens nécessaires pour payer le bus pour Bergen et nous permettre ainsi d’y retirer de l’argent.
  • Le coté simple et rustique des norvégiens.
  • La confiance qui règne : dans bon nombre de marinas, le paiement du séjour s’effectue par l’intermédiaire d’une enveloppe à glisser dans une boîte prévue à cet usage.
  • Les chauffeurs de taxi : ils sont aimables, serviables, diserts et courtois.  Nous en avons même rencontré un qui nous a remercié d’avoir voyagé avec lui (« le commandant de bord nous remercie d’avoir voyagé avec sa compagnie, et nous souhaite un agréable séjour... »). Ils parlent bien entendu un anglais parfait, s’intéressent à nous et sont contents de présenter leur pays.
  • Les échanges entre les conducteurs et passagers dans les bus
  • Le hasard incroyable qui nous a permis de retrouver le paysan  à qui nous avions demandé l’autorisation de planter la tente dans son champ il y a ....15 ans...il s’en souvenait aussi. Ces retrouvailles étaient totalement non préméditées
  • Le contraste avec l’écosse: des montagnes, de la verdure, des arbres, des forets....
  • Un certain retour à la civilisation après 3 mois de Nature exclusive : La ville et ses activités culturelles à Bergen.
  • Le style des maisons en bois norvégiennes dans les vieux quartiers de Bergen, Stavanger et dans les petites rues des villages
  • Les petits cabanons discrets dans la verdure et au bord de l’eau.
  • La pêche et la cueillette qui améliorent avantageusement l’ordinaire :

à        les moules à profusion à tous les mouillages et partout sur les milliers de km de cotes.

à        les myrtilles (délicieuses confitures pour crêpes-parties), fraises des bois et  framboises

à        cèpes : beaucoup plus rares !

à        grâce à la persévérance justement récompensée de notre invitée et passagère Gwenaëlle, nous obtenons les premiers résultats à la traine et à la dandinette : orphie, lieu Jaune. Tout ceci permet d’appâter le casier à crabe et d’attraper un (beau) dormeur. Encouragés par ces résultats comestibles, les progrès commencent à se faire sentir et nous attrapons maintenant de nombreux maquereaux. Mais malgré nos efforts, notre pêche est toujours moins fructueuse que celle de nos voisins de pontons (un peu écœurant).

  • Les crevettes à 2 € le kilo pour l’apéro.
  • Les nombreux  pontons accueillants et généralement déserts, dans des coins perdus. Les mouillages au fond des fjords, souvent idylliques qui sont l’occasion quand le temps le permet de belles ballades. Pas la peine de monter très haut pour avoir le sentiment d’être en haute montagne, les glaciers descendent sous les 1000 mètres d’altitude.
  • Les neiges éternelles à l’horizon.
  • Les verts des paysages, l’épaisse couche de mousse dans la forêt, la grande variété de la végétation, la bruyère en fleur
  • Le labyrinthe sans fin des fjords et des iles. La découverte en longeant la cote de petits passages secrets qui mènent au petit coin tranquille, totalement  introuvable sans la carte
  • La pétole (absence totale de vent) presque tous les soirs et le silence total la nuit au mouillage même en cas de coup de vent pas loin en pleine mer.
  • L’étanchéité de notre maison : quel plaisir de se sentir totalement abrité à l’intérieur quand les seaux d’eau tombent en cataractes sur le pont.

 

 


 

Nous n’avons pas aimé :

  • Les jours de départ de nos invité(e)s passager(e)s
  • Le temps : nous y voilà... la Norvège est un pays pluvieux et on peut dire sans hésiter que les conditions étaient meilleures en Ecosse ! Même si nous avons pu profiter à plus d’une occasion de magnifiques paysages éclairés par un beau soleil, au dire des norvégiens cet été a quant même été plus mauvais que d’habitude. Objectivement, les journées continues de pluie sont rares et il pleut plus la nuit que le jour, mais parfois plusieurs jours gris et pluvieux attaquent le moral.
  • De jour en jour, les nuits qui rallongent et raccourcirent les jours
  • la baleine sur le marché de Bergen,
  • les conditions de vent, le moteur : beaucoup de moteur, les fjords étant en général peu ventés. Quand le vent y souffle, sa force et sa direction peuvent n’avoir que peu de rapport avec la tendance générale ; mais  il n’y a que deux directions possibles, soit de l’arrière, soit de face ; bizarrement, c’était beaucoup plus souvent de face. En quelques instants, le vent peu passer de vent nul à coup de vent, ceci uniquement lié à la topographie du fjord : vallée latérale, changement de direction du fjord, passage plus étroit...
  • Les bateaux à moteur qui font remuer Balthazar, mais en même temps, compte tenu du point qui précède...
  • Cachés honteusement au fonds des fjords : les super tankers et super porte-containers. les carrières, les mines, les usines super modernes qui semblent fonctionner toutes seules. Ambiance Lara Croft.
  • Les horaires : la Norvège est aujourd’hui un des pays les plus riches du monde depuis la découverte des gisements de pétrole et de gaz en Mer du Nord vers la fin des années 60. Les horaires d’ouverture laissent l’impression qu’il ne travaillent pas démesurément : en général 10h-16h, le samedi 10h-14h et fermé le dimanche.

 

Nous sommes à Farsund, petite bourgade quasiment au point le plus au sud de la Norvège. Il est maintenant temps de quitter la Norvège et de nous mettre sur la route du retour : direction Danemark d’abord, puis Allemagne du nord, Pays-Bas (un stop est prévu à Amsterdam), Belgique et France. Nous attendons une fenêtre météo avec des vents qui nous pousserons gentiment (on espère) dans la bonne direction, normalement prévus pour ces jours prochains.

 


 

Françoise et Sylvain