Le Canal Calédonien
Voyage en Calédonie
Cette étape d’une dizaine de jours va constituer un break dans nos aventures maritimes. La Calédonie était le nom donné par les romains à l’Ecosse, ce pays barbare aux frontières de l’empire. Nous allons emprunter le Canal Calédonien qui relie Atlantique et Mer du Nord évitant ainsi le tour de l’Ecosse par le nord, particulièrement exposé aux vents dominants et le dangereux Pentland Firth où règnent des courants « terrifiants » pouvant atteindre 16 nœuds (
Nous attendions 2 équipiers, mais finalement à notre grande déception, Evelyne ne peut finalement pas se joindre à nous. Samedi 13 juin nous partons au moteur (pas un souffle de vent, mer d’huile) pour Fort William, la petite ville à l’entrée du Canal où Frédéric doit nous rejoindre le lendemain matin, pour 8 jours de croisière fluviale.
Jour 1 : accueil, transfert à l’hôtel, mise en train et passage du Neptune’s Staircase :
Rendez-vous à la gare routière avec Frédéric qui s’est levé aux aurores pour arriver en bus depuis Glasgow, traversée du Nord au Sud de Fort William en valise à roulettes, empaquetage de la valise à roulettes pour le voyage en annexe (option « Aventure », il faut enlever chaussures et chaussettes car l’annexe prend encore un peu l’eau malgré la réparation d’Oban, mais moins !), puis enfin installation à bord. Nous nous dirigeons immédiatement vers l’entrée du Canal et sa 1ère écluse à Corpach, qu’on nous invite à passer dès que nous nous présentons. Nous procédons aux formalités d’entrée, achat du cruising permit de 8 jours, bien calculé pour remonter tranquillement les
Nous avons le grand plaisir d’avoir la visite de
L’après-midi va ensuite être consacré au passage du Neptune’s Staircase, un ensemble impressionnant de 7 écluses en escalier :
Heureusement les bras ne manquent pas pour contrôler les amarres qu’il faut reprendre (retendre) au fur et à mesure que le bateau monte dans l’écluse, ou pour haler ses 10 tonnes d’une écluse à l’autre. Nous inaugurons les amarres toutes neuves achetées à Oban, car suivant les bons conseils de l’Amiral, il faut des amarres qui « filent » : une amarre qui se coince à quai au moment de quitter un ponton et voilà un départ qui s’annonçait tranquille qui se transforme le plus généralement en un abordage non contrôlé des autres bateaux (pas terrible …).
Le personnel des British Waterways veille, très sympa, souriant et serviable et fait tout pour mettre les équipages en confiance, surtout pour ce premier jour. On est bien suivi pour l’enchainement des écluses et des ponts tournants. Le confort est assuré sur la route avec pontons et douches (clé fournie au départ).
Le soir en haut de l’escalier nous trouvons un ponton accueillant et notre
Jour 2 à 7 : étapes tranquilles.
Encore une écluse avant Loch Lochy, le 1er des 3 lochs. Le temps est lourd et pour éviter la pluie nous nous réfugions dans un petit musée consacré cette fois au Clan Cameron (Interesting…). Puis voile sur le Loch avec Christophe qui est ravi de prendre la barre et apprécie les qualités nautiques de Balthazar par petit vent. On tire des bords tranquillement pour rejoindre le ponton de Letterfinlay Lodge jusqu’à une heure assez avancée (il fait plein jour jusque vers 10 heures). Le lendemain départ de
Navigation sur la partie creusée artificiellement du canal qui serpente dans une foret de sapins. Escale sur le Loch Oich avec belle ballade : forêt de bouleaux, pins, fougères, bruyères et rhododendrons, ruines du château d’Invergarry Castle, jardins à l’anglaise au Glengarry Castle.
Il se trouve que nous passons le canal en même temps qu’une flottille hétéroclite et pittoresque d’une vingtaine de bateaux ( vieux gréements, drakkar, Life boat à la retraite, bateau de pêche…) ce qui met de la couleur et de l’animation dans les écluses et aux pontons de Fort Augustus. C’est là que nous amorçons la descente, avec un escalier d’écluses vers le fameux Loch Ness.
Nous n’avons pas vu Nessie, en raison d’une mauvaise visibilité due aux conditions météo peu propices. Les 2 journées de navigation sur le lac ont été plutôt grises, avec pas mal de vent, quelques averses. Cela n’empêche pas la visite des ruines d’Urquhart Castle, les escales tranquilles le soir où Frédéric nous raconte son récent voyage au Japon au coin du feu.
Samedi, dernière écluse avant l’arrivée à Inverness, juste à temps pour que Frédéric puisse assister en direct au pub au match de rugby qui oppose les Lions britanniques à l’Afrique du Sud.
Jour 8 : lever 6h du matin pour tout le monde pour accompagner Frédéric au bus qui le ramènera à Glasgow puis retour maison. Pour nous le petit coup de blues habituel lors de ces séparations que l’on fait passer en s’activant pour préparer la prochaine étape, le départ vers les Orcades (Orkney) et les Shetland.