Au pays des Wiskies
Islay
Prochaine étape: l’ile d’Islay, mondialement réputée pour ses whiskies au goût tourbé (« Single Malt ISLAY », c’est marqué dessus). Le 11 au matin, cap est mis sur Port Ellen, toujours en grande partie au moteur. Nous passerons 2 jours en escale sur l’île d’Islay. Tous les matins il fait jour plus tôt (lueur à l’horizon dès 3h) : nous nous rapprochons du cercle polaire et l’été approche, c’est très agréable. En attendant il fait frisquet : la température intérieure est de 8°5C (c’est le plus froid que nous ayons eu) à la sortie de la couette. On s’habitue. Ca se réchauffe dans la journée avec le soleil. Activités : ballades à pied ou à bicyclette, la visite fort instructive de la distillerie de LAPHROAIG, découverte de la faune: jeunes agneaux toujours craquants, cerfs et phoques pour les veinards. Le soir, nous chaussons les pantoufles et nous cocoonons.
Jura
Après 2 jours d’escale, nous levons l’ancre pour l’ile voisine de Jura, nous longeons la côte est d’Islay, passons dans le Sound of Islay, passage étroit entre Islay et Jura et rejoignons le Loch Tarbert sur la côte ouest de Jura. Nous sommes depuis quelques jours sous un régime de vents d’Est complètement inhabituel pour la région, donc nous devrions être abrités. Le Loch très profond est désert et nous assistons à un coucher de soleil extraordinaire. Le ciel est vraiment spectaculaire avec des nuages lenticulaires rouges. Mais le vent est très fort et notre mouillage va s’avérer particulièrement inconfortable : l’ancre dérape une première fois sous la force des rafales, nous obligeant à remonter l’ancre et remouiller («mets 50m , on sera tranquille ») . Nous nous installons pour la nuit (soupe, pantoufles, couettes…), mais après une deuxième série de rafales vraiment féroces, un « GLONG... » nous indique que l’ancre vient de décrocher, ce que confirme 5 secondes plus tard l’alarme sur le GPS. L’équipage au complet sort du lit TRES rapidement et se retrouve sur le pont pour recommencer la manœuvre de mouillage dans le coup de vent vent et le froid. Nous décidons alors de veiller à tour de rôle. Heureusement, le vent finit par se calmer et malgré une fausse alerte du GPS (l’ancre s’étant détendue, le bateau s’était légèrement déplacé), ce dernier mouillage a fini par tenir mais cette nuit fut vraiment très désagréable et peu reposante pour tout le monde. Explication : le fond était plein d’algues et dans ces conditions on peut croire à tort que l’ancre a croché au fond. A retenir: beaux nuages rouges le soir, coup de vent la nuit?
Mull
Les jours suivants nous ont mené à Oban tout d’abord, principale ville sur la côte ouest où nous avons profité de luxueux pontons et de non moins luxueuses douches. Le lendemain le vent d’Est 5 à 7 ( « maniable… » dixit l’Amiral) est bien là comme prévu ce qui nous permet d’emprunter le Sound of Mull , passage étroit entre l’ile de Mull et le continent. Nous sommes au vent arrière avec seulement le foc à l’avant et ça fonce. L’allure est très agréable (on ne sent pas le vent, les vagues nous poussent, ca glisse sans bruit). L’heure du départ n’ayant pas été laissée au hasard, nous profitons aussi au maximum des courants favorables ce qui nous permet de faire des pointes à plus de 11 nœuds (20KM/h !!) sur le fond. Le ciel est très menaçant, ce qui nous donne de magnifiques couleurs grises et noires sur toutes les montagnes qui nous entourent. Cela nous change du ciel bleu. Bref encore une belle étape. Nous arrivons à Tobermory, un petit port particulièrement pittoresque sur l’île de Mull avec de belles possibilités de ballades. Les maisons de toutes les couleurs sont alignées sur le quai autour de la baie, où sont mouillés pas mal de bateaux. Plusieurs boutiques, visite sympa d’un bateau de pêche vieux gréement, arrêt obligatoire au pub Mishnish ; pour ceux qui ne connaissent pas, nous vous (re)conseillons le bouquin de Björn Larsson : « Le cercle celtique», disponible en livre de poche dans toutes les bonnes librairies, dont une bonne partie de l’action se passe par ici.
Tobermory compte 2 magasins : le SPAR et La COOP, fait assez exceptionnel pour être souligné et 2 églises. Dans les iles, la plupart du temps dans les villages « importants » nous n’avons que la COOP ( le même magasin partout !!), sinon c’est le Post-Office qui fait office de dépôt de pain, de lait et d’épicerie, sinon rien de rien. Le SPAR s’est installé tout simplement dans l’église… ! Chocking !! Ce n’est pas la 1ère fois que nous voyons ca , déjà à Dublin l’office du tourisme et ses boutiques pour touristes était installé en plein centre ville dans une belle église. Le temple n’est pas rentable, les marchands du temple l’ont investi… C’est sans doute ce qui nous attend aussi chez nous, et les églises et bureaux de poste seront peut être bientôt à vendre et à transformer en gite rural ???