Journal de bord

De Brest à Campbeltown

depart_brestVoici presque 2 mois que nous avons quitté Paris. Nous venons de finir la 1ère partie du voyage : les Iles Hébrides au Nord Ouest de l’écosse. Cette 1ère partie qui devait être en principe la plus délicate de ce voyage s’est vraiment très bien passée. La mer d’Irlande et l’écosse au mois de mai ne sont pas forcément de tout repos mais pour traverser ces contrées en toute sérénité nous avions sorti notre joker : notre ami Jacques qui nous a accompagné sur cette croisière et qui nous a fait bénéficier de sa vaste et précieuse expérience de vieux loup de mer et de bon génie bricoleur. Grace à lui nous avons continué à tester Balthazar un peu dans toutes les conditions : il s’avère beaucoup plus rapide et confortable que Vendredi. Néanmoins nous n’avons pas encore atteint avec Balthazar le même niveau de confiance et d’intimité qu’avec Vendredi.

 

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Au pays des Wiskies

Islay

Prochaine étape: l’ile d’IslaWhiskiesy, mondialement réputée pour ses whiskies au goût tourbé (« Single Malt ISLAY », c’est marqué dessus). Le 11 au matin, cap est mis sur Port Ellen, toujours en grande partie au moteur. Nous passerons 2 jours en escale sur l’île d’Islay. Tous les matins il fait jour plus tôt (lueur à l’horizon dès 3h) : nous nous rapprochons du cercle polaire et l’été approche, c’est très agréable. En attendant il fait frisquet : la température intérieure est de 8°5C (c’est le plus froid que nous ayons eu) à la sortie de la couette. On s’habitue. Ca se réchauffe dans la journée avec le soleil. Activités : ballades à pied ou à bicyclette, la visite fort instructive de la distillerie de LAPHROAIG, découverte de la faune: jeunes agneaux toujours craquants, cerfs et phoques pour les veinards. Le soir, nous chaussons les pantoufles et nous cocoonons. 

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Les hébrides extérieures

Les Hébrides extérieures : nous y voila !Le régime des vents d’est (toujours exceptionnels) se maintenant, nous ne sommes plus qu’à une journée de navigation des Hébrides extérieures, iles sauvages au large de l’Ecosse où la langue celtique, le gaélique est encore vivante.

Barra et Vatersay

vatersayEntre Mull et Barra, l’ile la plus au sud de l’archipel des Hébrides extérieures, nous profitons du beau temps (encore du soleil ! cette fois 20°C dans la cabine, l’été arrive) et de l’allure favorable pour faire un premier essai de spi. Nous arrivons après une bonne journée de navigation sur l’ile de Barra à Castlebay : un vieux château du moyen-âge sur un petit ilot domine le milieu de la baie : certes ainsi il est inattaquable ! mais  que pouvait-il bien y avoir à défendre dans ce coin si perdu ? Sans doute les invasions des viking il y a longtemps…Aujourd’hui c’est là qu’arrive un ferry mais il n’y a plus que quelques maisons isolées. repéré de très belles plages de sable blanc. Nous mouillons dans l’anse de Batarsaigh et débarquons pour une petite ballade à terre. Nous remarquons de nombreuses maisons anciennes à l’abandon ou en ruine. L’habitat dispersé est composé de maisons plus modernes de types bungalow préfabriqués. Lors de notre ballade qui consiste à monter sur la petite colline qui culmine, on se rend compte du peu de ressource de ces iles et comme la vie a du y être dure. Nous apprendrons par la suite que vers les années 1850, les riches propriétaires de ces iles (résidant sur le continent) décidèrent d’en évacuer tous les habitants pour les remplacer par des moutons (plus rentables). C’est de cette époque que datent les maisons abandonnées et en ruine (parfois les chapelles et les hameaux entiers) que nous voyons dans toutes nos ballades. C’est à cette époque que beaucoup des habitants de ces iles ont émigré, curieusement pas aux Etats-Unis, mais au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande. Aujourd’hui le tourisme semble la principale activité des Hébrides…donc allez-y !

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Les hébrides intérieures

Mais d’autres aventures nous attendent…Moins à l’ouest,  moins au large, moins sauvages encore d’autres iles : elles sont plus touristiques car plus faciles d’accès (quelques minutes de ferry ou pont pour Skye) et plus habitées. 

Rona

RonaLe temps s’accélère et le départ de Jacques se rapprochant, nous faisant de nouveau route vers l’ouest en direction de l’ile de Skye avec un premier mouillage dans le Loch Dunvegan et son célèbre château, fief du clan Mac Leod.

Puis nous longeons les cotes Nord et Est de Skye, très vertes, bordées de hautes falaises noires et de plages. Entretemps, les vents se sont de nouveau orientés selon un régime plus normal de ouest à sud-ouest, et nous sortons le spi pour la deuxième fois ; nous traversons un grand bras de mer pour gagner la petite ile de Rona  où nous trouvons un autre  mouillage superbe et solitaire nommé Acarseid Mhor.

 

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Le Canal Calédonien

Voyage en Calédonie

 Caledonian(0)Cette étape d’une dizaine de jours va constituer un break dans nos aventures maritimes. La Calédonie était le nom donné par les romains à l’Ecosse, ce pays barbare aux frontières de l’empire. Nous allons emprunter le Canal Calédonien qui relie Atlantique et Mer du Nord évitant ainsi  le tour de l’Ecosse par le nord, particulièrement exposé aux vents dominants et le dangereux Pentland Firth où règnent des courants « terrifiants » pouvant atteindre 16 nœuds (30 km/h). Le canal a été construit au début du XIXème siècle. Long de pratiquement 100 km, il profite d’une faille pratiquement au niveau de la mer. Seuls 35 km ont été effectivement creusés, le reste étant formé par 3 lochs dont le célèbre Loch Ness; il comporte 29 écluses et 10 ponts tournants; le point culminant est atteint à Loch Oich à 32.31 mètres.

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Les Orcades

Nous allons consacrer une dizaine de jours aux Orcades, archipel au large du nord de l’Ecosse.

 

Après le passage du canal calédonien, nous retrouvons la mer et les calculs de marée. Départ d’Inverness  très tôt pour Wick (4h). Il fait très beau mais peu de vent : 40 milles au moteur, mais il faut avancer. Apparition de nombreux oiseaux ce qui nous donne un avant-gout de ce qui nous attend aux Orkneys. 1ere nappe de brouillard (fog patch) quand nous arrivons le soir dans la marina toute neuve et quasi-déserte de Wick.  Le harbourmaster nous enseigne le dicton météo local « pour 2 jours de beau temps, 1 jour de brouillard ». Nous passons une journée à Wick, un port important à la grande époque de la pêche au Herring. Pendant tout l’été (la saison de pêche) le port accueillait des milliers de bateaux et grouillait d’activité pour le salage et la mise en baril des poissons (très appréciés dans les pays Scandinaves ou en Russie). Petit détail : le développement de cette pêche au hareng à une échelle industrielle avait été décidée et organisée au même moment ou les paysans étaient chassés pour laisser place aux moutons plus rentables. La main d’œuvre était donc toute trouvée….C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre 2 coups. Aujourd’hui ce même port est désert. Le hareng sur-pêché a disparu, des bateaux modernes vont  le chercher plus loin et les conditionnent sur place.  La ville semble sinistrée et la population assez âgée. Il est frappant de voir que beaucoup de personnes travaillent encore à un âge où chez nous on est déjà à la retraite (petits commerces traditionnels, musée, bureau de la marina….)

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La Norvège

La traversée de la mer de Norvège : Lerwick-Bergen

Nous vous avions laissé aux Shetland à Lerwick où nous avons attendu 3 jours les vents favorables sous un ciel gris et tristounet. La traversée vers la Norvège ne nous a pas laissé un souvenir impérissable : partis sous la pluie battante tôt le matin, en début d’après midi les vents favorables annoncés ne sont toujours pas là  et nous avons l’impression d’avancer à reculons dans une mer inconfortable. Une tentation passagère de faire demi-tour nous effleure  mais non, les prévisions météo finissent par se réaliser (en partie) et nous retrouvons des conditions plus propices permettant de faire un cap quasi-direct sur Bergen sous le soleil. Nous sommes arrivés en vue des côtes norvégiennes à l’aube après 48 heures de navigation (pour un peu moins de 200 milles en route directe, c’est pas terrible). Tonnerre, brouillard et pluie, nous-mêmes un peu dans le coltard, l’arrivée n’a pas été aussi fêtée qu’attendue !

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Schleswig-Holstein


Voici les nouvelles du séjour de Balthazar au Schleswig-Holstein, un beau pays injustement méconnu. Nous sommes arrivés sur l’ile de Rømø, ile de la Frise du Nord depuis maintenant 10 jours. Cette escale, non prévue au départ, mais bienvenue après 40 heures de vents forts et de mer très agitée depuis la Norvège, s’est avérée une magnifique étape et nous en avons profité pour visiter l’ile voisine de Sylt ainsi que les petits villages du dit Schleswig-Holstein.

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Hollande

 

Ca y est, la boucle est bouclée ! Cette dernière partie du voyage un peu appréhendée au départ (la Mer du Nord et la Manche n’ayant pas la meilleure réputation : cotes tristounettes, risque de vents forts en ce début d’automne, vents d’ouest dominants pour rentrer) ne nous a finalement réservé que de bonnes surprises : beau temps, vents calmes ou favorables, escales plaisantes.


La hollande

 

2ème partie de la traversée de la mer du nord : Nous avons quitté l’ile de Romo pour atterrir sur l’ile de Vlieland, une autre ile de la Frise, occidentale et néerlandaise cette fois-ci. Avant de poursuivre vers Amsterdam, nous n’avons pas résisté à l’envie de découvrir cette ile, toute de sable, à la fois ressemblante à ce que nous avions découvert en Frise du Nord, mais aussi avec son ambiance fort différente et son caractère propre : car nous sommes maintenant en Hollande. C’est toujours amusant de changer de pays car c’est le passage de la frontière qui, aux premières impressions, fait apparaître les différences : la langue qui ne ressemble pas du tout à celles des voisins, l’apparition des vélos et surtout les maisons toutes en fenêtres ouvertes vers l’extérieur (l’intérieur ?): y’a pas de volets, y’a pas de rideaux, les grandes vitres impeccablement propres (pas évident pour la ménagère...) laissent voir l’intérieur des maisons qui semblent décorées aussi pour le plaisir des passants : voilà qui en dit long sur la psychologie des autochtones , et/ou sur la notre...


 

L’Ijsselmeer

Comme vous n’êtes pas sans l’ignorer ou comme vous le savez, le paysage des Pays-Bas a été conquis sur l’eau, la mer et le sable. A l’intérieur de la ligne des iles de la Frise la profondeur de la mer n’excède pas quelques mètres. Pour rejoindre Amsterdam notre prochaine étape, nous devons d’abord suivre d’étroits chenaux pour nous frayer littéralement un passage « dans le sable » , nous arrivons ensuite devant une gigantesque digue qui ferme une grande mer intérieure, l’Ijsselmeer. Après le passage d’une écluse, on se retrouve sur un immense lac, une mer dont l’eau douce est d’un vert incroyable. La navigation est très agréable car il fait beau, il y a un bon petit vent portant, pas de vagues...et c’est le week-end.

Parmi tous les pays que nous avons visités, il n’y a pas photo : les hollandais remportent haut la main la palme des plus navigants : nous avons été frappé par le très grand nombre de voiliers qui sont réellement sur l’eau (et non garés au port). Et nous étions au mois de septembre ! On trouve beaucoup de vieux gréements, des bateaux confortables et visiblement agréables à vivre ainsi que de curieuses péniches à voile avec des dérives sur les côtés. Sur l’Ijsselmeer, pour la première fois depuis le début du voyage, nous devons nous astreindre à une surveillance de tous les instants en raison des très nombreux bateaux sillonnant dans tous les sens : une vraie régate permanente, attention aux règles de priorité !

A Amsterdam, nous avons eu la chance de trouver une place dans la petite marina située en plein centre ville, idéal pour cette courte escale culturelle.


la Staand Mast Route

 

Pour poursuivre le voyage de retour, nous avons emprunté la Staand Mast Route, «la Route du Mât Debout ». Comme son nom l’indique cette route permet aux voiliers de traverser tout les Pays-Bas par les canaux et les mers intérieures, en franchissant toute une série de ponts et d’écluses, sans avoir à démâter.

Sur cette route, tous les ponts s’ouvrent (ponts à bascule, ponts tournants ou ponts ascenseur, selon le principe). Tout est bien organisé, il suffit de se présenter et l’écluse ou le pont s’ouvre quelques minutes après pour Balthazar (et même pour lui tout seul). A l’exception toutefois de certains croisements d’autoroutes ou de voies ferrées où l’ouverture est à heure fixe et sur une très courte durée. Là il faut vraiment se présenter devant le pont à la minute dite, surveiller les feux quand le pont s’ouvre, ils restent rouges si c’est les bateaux dans l’autre sens qui passent d’abord, puis foncer dès que les feux sont passés au vert. C’est assez impressionnant de voir un train foncer sur le pont sous lequel on vient de passer il y a juste quelques secondes !

Cette route permet de visiter l’intérieur du pays en bateau : zones industrielles mais aussi arrière-pays au calme. Vraiment beaucoup de hollandais vivent le long d’une rivière ou d’un canal, dans une petite maison les pieds dans l’eau, dans une maison flottante « house-boat », ou sur une péniche. C’est vraiment un pays d’eau. Après la Hollande, nous atteignons la Zélande, au sud des Pays-Bas, constituée également de plusieurs mers intérieures. De nombreux villages ont conservé leurs rues piétonnières bordées de maisons à pignons en brique autour d’un petit port où nous passons la nuit pour repartir le lendemain: Willemstad, petit village fortifié, Zierikzee, beaucoup d’ambiance (c’est samedi soir et il fait très beau) et Middelburg très coquet. Chacune a gardé son moulin comme il se doit. La spécialité du pays : les concerts de cloches et de carillons

 

A la sortie de Zélande, après une dernière écluse nous retrouvons la mer du Nord, direction Zeebrugge en Belgique. Nous sommes en pleine zone (portuaire), mais à 20mn de train de Bruges. Encore une petite halte de 2 jours pour profiter de cette ville médiévale et renaissance  pratiquement intacte qui nous a encore plus plu qu’Amsterdam

Et puis les choses s’accélèrent : Il faut sérieusement songer à rentrer, une des plus belles étapes d’un point de vue navigation pour arriver à Dunkerque puis 36 heures au moteur plus tard (la faute à l’anticyclone et a pas de vent) nous voilà à Cherbourg., pour la fin de la présente aventure : Retour pilepoil à J-3 de la rentrée au boulot, c’est pas top ca ?